Découverte des Communautés virtuelles
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Qu'est-ce qu'une communauté virtuelle?

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Qu'est-ce qu'une communauté virtuelle? Empty Qu'est-ce qu'une communauté virtuelle?

Message  oueltite youssef Mar 28 Oct - 18:25

Jusqu'à tout récemment professeur à l'ENAP, Jean-Claude Rondeau donnait le 10 mai 1997 une conférence sur le thème de l'impact des nouvelles technologies sur la société. À cette occasion, il a présenté trois "expériences éclairantes": celle de Blacksburg (une petite ville de Virginie), le programme Do-it de l'Université de Washington, et le projet de l'École River Oak, en Ontario.

La première expérience "est née d'un projet de regroupement de personnes du troisième âge qui, conscientes des problèmes de l'isolement caractéristique des aînés et préoccupées de trouver des solutions de communication qui ne seraient pas trop onéreuses, a mis sur pied ce projet de Village électronique unique au monde... Si les personnes âgées et les citoyens profitent d'abord des avantages de ce village électronique, les familles y trouvent aussi facilement leur compte à la fois par l'accès à l'information, les liens avec les écoles et les activités de loisirs, de même que les activités communautaires. La principale qualité de ce village, c'est sa dimension communautaire".

Voir également la fiche de Blaksburg préparée par l'ENAP. On peut également visiter le site de Blacksburg:
http://www.bev.net/welcome/index.html

Un autre exemple de communauté virtuelle est celui du projet DO-IT pour étudiants handicapés, à l'Université de Washington: pour augmenter leur participation à certains programmes comme les mathématiques et la physique, on a créé un réseau qui leur permet notamment de s'inscrire en ligne. Les étudiants sont également jumelés à un mentor (qui peut être un professeur à la retraite ou encore actif à l'université), qui accepte de servir de tuteur à un ou deux étudiants. Tout se passe de manière électronique et il n'y a aucun frais.
http://weber.u.washington.edu/~doit/

Mais le meilleur exemple est celui de l'école River Oaks en Ontario. D'après Jean-Claude Rondeau, c'est le projet le plus avancé au Canada. Cette école primaire, construite spécialement pour qu'on y utilise les nouvelles technologies, met l'accent sur un point capital dans l'éducation: l'interaction entre les enfants.
http://www.canadacomputes.com/tc/Aug96/c25port.html

Une autre expérience positive est celle du RIAQ (le Réseau d'Information des Aînés et des Aînées du Québec):
http://www.comm.uqam.ca/~riaq/

Sur le site, il est possible de "bavarder en direct" ou de participer au RIAQ-FORUM. Voici un message de Bill daté du 17 janvier:

"Bonjour à tous.
Quand j'ai arrêté de travailler, j'ai trouvé difficile de ne plus faire partie d'un groupe. Mais aujourd'hui, au lieu de courir après le temps c'est maintenant l'inverse qui se produit. La réussite d'une vie n'est pas seulement liée au travail.
Au plaisir d'un échange éventuel."
Quels sont les rapports des communautés virtuelles avec les communautés réelles?

À première vue, les communautés virtuelles apparaissent comme les prolongements des communautés réelles. Ainsi, à Blacksburg, en Virginie, toute une communauté s'est trouvée branchée grâce à l'initiative de personnes âgées désireuses de surmonter les limites liées à la vieillesse (solitude, impuissance, etc.) en s'adonnant au courrier électronique, en faisant du commerce électronique, en s'informant sur la vie quotidienne de la communauté et en participant à des forums. D'une manière similaire, la communauté virtuelle WELL, célèbre dans le monde entier (elle étend ses tentacules jusqu'au Japon), est fortement identifiée à son milieu d'origine -autour de la baie de San Francisco- et à la contre-culture.

En raison de la liberté par rapport au temps et à l'espace qui caractérise les communications sur Internet, les communautés virtuelles ne sont pourtant pas uniquement des prolongements des communautés réelles. Plus leur enracinement dans une communauté réelle est fort, plus elles profitent et profitent à la communauté, mais le concept de communauté virtuelle est indépendant de celui de communauté réelle. Les rencontres contribuent sans doute à nourrir les membres de la communauté virtuelle, mais elles ne sont pas l'essentiel, contrairement à ce qui a lieu pour les communautés réelles. Car l'essentiel se passe en ligne. Ce qui caractérise ces communautés, ce n'est donc pas leur enracinement dans les communautés réelles mais leur distance par rapport à elles. En ce sens, les communautés virtuelles sont essentiellement négatives, non pas dans leur finalité -qui reste toujours en rapport avec le communautaire- mais dans leurs attributs. Les communautés virtuelles n'existent pas en réalité... en dehors de leur support dans les communautés réelles. Et pourtant, elles ont une existence indépendante sur le WWW. Comme le rappellle Howard Reinhold, une des têtes pensantes de la communauté virtuelle du WELL , des millions d'internautes participent dans le monde entier à ces regroupements qu'on appelle "communautés virtuelles", et leur population ne cesse de croître. Voici comment il décrit son expérience:

"Depuis l'été 1985, deux heures par jour en moyenne, et sept jours sur sept, je branche mon micro-ordinateur sur la ligne de téléphone et je me connecte au WELL (Whole Earth 'Lectronic Link, service électronique de la Terre entière), un service de forums électroniques qui permet à des gens du monde entier de tenir des conversations publiques et d'échanger des messages électroniques privés. Au départ, l'idée d'une communauté accessible uniquement à travers l'écran de mon ordinateur me laissait une impression de froideur, mais je me suis rendu compte rapidement que l'on pouvait éprouver de la passion pour le courrier et les forums électroniques. J'ai désormais de l'affection pour les individus que j'ai rencontrés par l'intermédiaire de mon ordinateur, et je me sens profondément concerné par l'avenir de ce moyen de communication qui nous permet de nous rassembler [...] En découvrant le WELL, j'ai trouvé un monde qui avait déjà commencé à s'épanouir sans moi; et c'est toute une joyeuse compagnie qui m'accueillit après que j'eus trouvé la clé de cette porte secrète. Comme d'autres avant moi, qui étaient tombés dans le puits du WELL, je m'aperçus rapidement que j'étais tout à la fois spectateur, acteur et scénariste -comme tous les autres- d'une improvisation permanente. Une contre-culture à part entière s'épanouissait au bout de ma ligne de téléphone, et j'étais invité à y apporter ma contribution." [Howard Reinhold, Les communautés virtuelles]

Sur la page d'accueil du site du WELL, celui-ci est présenté comme un regroupement de villages électroniques dont les habitants sont dispersés à travers le monde.

Cette communauté dont le bassin primaire est situé autour de la baie de San Francisco existe depuis plus de 12 ans. Aux échanges conversationnels du début s'est ajoutée la possibilité de participer à des conférences sur plus de 260 sujets. Une de ces conférences porte justement sur le sujet des communautés virtuelles. La question posée était celle de savoir si le WELL est une communauté, et les 177 réponses recueillies sont on ne peut plus intéressantes.
http://www.well.com/conf/vc/7.html

La question cruciale est celle de savoir pourquoi il faudrait considérer WELL comme une communauté. Certains semblent avoir plus que d'autres le besoin de le considérer ainsi. Présent chez tous mais à des degrés divers, ce besoin est décrit comme celui d'une affiliation avec les autres. Toutefois, "communauté" ne signifie pas que tous ses membres sont parfaitement heureux et qu'ils partagent les mêmes buts. Une participante au débat fait remarquer l'absurdité de WELL=COMMUNAUTÉ. Qu'est-ce qui nous permet de croire que les communautés virtuelles sont mieux armées pour atteindre l'idéal démocratique que les communautés réelles?
Les nouvelles communautés virtuelles

"Deux choses sont requises pour accéder à la connaissance: l'infrastructure doit être en place, mais également la culture. À comparer avec celle de la culture, la mise en place de l'infrastructure est aisée. Nos organisations n'ont pas encore développé les moyens de respecter et de nourrir les qualités culturelles -plus intangibles- de l'information et de la connaissance." (Clive Mather, Royal Dutch Shell)

Le site des organisations virtuelles (http://www.virtual-organization.net/), soutenu par l'Université de Berne, indique la nouvelle direction dans laquelle s'engagent maintenant les communautés virtuelles: de la communion, on passe à l'organisation. Parmi les nombreux liens qu'on trouve sur le site, il en est un qui nous mène vers un événement virtuel qui s'intitule Knowledge Ecology Fair 98 (2-27 février 1998). KEFair 98 (http://www.tmn.com/kefair/) se veut le premier grand rassemblement sur l'écologie de la connaissance. Cette nouvelle discipline s'intéresse aux dimensions culturelles et organisationnelles de la production et du partage de connaissances, en mettant l'accent sur la synergie, l'interaction et la confiance. Sont attendus à la conférence virtuelle: des gens d'affaires, des membres d'exécutifs et des techniciens, des spécialistes des relations professionnelles et humaines, des utilisateurs et/ou vendeurs de logiciels, tous ceux qui veulent améliorer leur compétence individuelle et collective dans les domaines de la connaissance. Il va de soi que l'emploi des nouvelles technologies est présupposé ici.

Sur le site général des organisations virtuelles, on trouve également un lien au résumé d'un débat sur les organisations virtuelles:
http://www.virtual-organization.net/news/Nl_2.1/resumee.html

Les organisations virtuelles sont définies comme des associations -le plus souvent temporaires- d'entreprises ou d'individus qui se font dans le but d'optimiser les stratégies et les résultats. Ce qui distingue l'organisation virtuelle d'une entreprise ordinaire, c'est bien sûr l'usage des nouvelles technologies, mais celles-ci ne suffisent pas pour qu'on puisse parler d'organisation virtuelle. L'ingrédient additionnel, que la technique ne fournit pas à elle seule, c'est la culture. Le cyberespace est un espace culturel. Ce qui peut être organisé par les entreprises virtuelles, ce sont des informations. Pour que ces informations se transforment en connaissances, il faut et il suffit qu'elles aient un intérêt objectif pour ceux qui les partagent. Sur Internet, la culture se définit par l'échange plutôt que par le contenu. Ce qui ne veut pas dire que le site le plus fréquenté est celui qui a l'indice culturel le plus élevé.

C'est dans ce contexte que L'Agora Recherches et Communications, qui est une petite entreprise culturelle à but lucratif, propose de lancer un vaste projet d'Encyclopédie qui serait fondé sur la participation populaire. D'entrée de jeu, les contraintes du projet sont économiques, techniques et culturelles. Elles sont d'abord économiques, car le projet doit pouvoir se supporter lui-même. L'Encyclopédie rendra des services dans le domaine de l'Éducation. L'Agora pourra donc accepter sans remords tout soutien qui pourra lui être apporté par l'État, les fondations et les donateurs privés. Elle possède déjà le logiciel et le formulaire qui vont permettre de rentrer les données de l'Encyclopédie. C'est là l'étape essentielle, celle du contenu. Une campagne sera bientôt lancée pour recruter les responsables de mots. Tous les internautes qui le désirent pourront envoyer du contenu (fichiers, images, sons, vidéo, etc.) via le formulaire en ligne (c'est là ce qu'on appelle "l'approche documents": vous envoyez un document en le présentant, en fournissant un bref extrait, la source, le sujet, etc.). Ces envois se feront par le formulaire et aboutiront chez les responsables de mots, qui retiendront tous les documents ayant de l'intérêt pour les intégrer aux mots auxquels ils se rapportent. Les responsables de mots pourront être des individus, des sociétés ou des entreprises compétentes dans une matière et désireuses de participer à la création d'un outil culturel.
Le tournant socio-culturel

S'il s'agissait simplement d'une manière de créer des emplois, on ne pourrait qu'applaudir à la pertinence économique du projet. Or dans un premier temps, L'Agora ne saurait qu'offrir le bénévolat au public en général qui voudra bien participer de manière occasionnelle, ainsi qu'une participation aux bénéfices tirés de la publicité, à ceux qui accepteront de prendre la responsabilité d'un mot. Ce ne sont donc pas les stimuli économiques qui seront les plus forts, du moins au début. Le caractère innovateur du projet, du point de vue technique, ne pourra être jugé qu'au moment où l'Encyclopédie sera fonctionnelle. Le principal stimuli du projet sera socio-culturel. Personne ne doute du caractère culturel d'une encyclopédie, mais la manière dont celle de L'Agora voudrait se bâtir lui donne une dimension sociale: tous son invités à devenir "acteur, spectateur et scénaristes" de la future Encyclopédie québécoise pour la francophonie. Certes, Jacques Dufresne et Hélène Laberge, les têtes de L'Agora, ont bien l'intention de maintenir l'esprit de leur magazine et de continuer à privilégier certains contenus au détriment de l'absence de culture se faisant passer pour la culture: comme dit Nicholas Young dans un forum de Virtual Organizations, "il est probablement impossible pour un groupe de personnes d'entrer en interaction sans la culture, car c'est elle qui forme le tissus de l'interaction humaine. Voilà pourquoi on entend souvent dire que l'absence apparente de culture est en fait une culture en elle-même".

Un projet n'est jamais qu'une projection, et ceux qui doivent en parler les premiers ont souvent l'air de parler à travers leur chapeau. Que ce soit pour établir le plan d'affaires ou pour jeter les bases socio-culturelles sur lesquelles l'Encyclopédie devra se réaliser concrètement, on doit avoir une certaine dose de foi. Mais avec ce projet, on peut avoir l'espoir de répondre à l'appel lancé par deux jeunes internautes Français:

"La notion de communauté virtuelle prend tout son sens lorsque l'on regarde ce qui se passe dans certains forums électroniques (ces tables rondes où l'on se retrouve autour d'un même thème). On y retrouve des habitués; des gens d'une même sensibilité, de centres d'intérêt communs se retrouvent et discutent comme dans nos bons vieux troquets. Il se forment des micro-sociétés. De différents endroits de la planète on se rencontre sur une même place publique (électronique). Les problèmes de communication dans le monde et d'échange de sentiments sont difficiles dans notre société: alors quel est le rôle d'Internet, permettre une fuite encore plus grande de la réalité qui nous est de plus en plus insupportable? Ou au contraire, par le biais des échanges, des participations, des créations et de l'ouverture sur le monde Internet va-t-il aider l'individu à retrouver une identité?"

oueltite youssef

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